Voici le dernier épisode de ce Road trip d’enfer. C’était cet été entre Chicago et New Orleans, en bagnole. Si vous avez manqué les 10 épisodes précédents… c’est dommage, mais vous pouvez les retrouver ici sur ZibloG dans la rubrique ‘Voyages’.
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Profiter de chaque seconde !
C’est l’idée qui m’a trotté dans la tête lorsque j’ai décidé de refaire la Route du Blues avec mon club des 5. Je vous présenterai mes quatre compagnons de route dans cet article. La Route du Blues, ça n’est pas un trajet, mais un état d’esprit. Avec ces photos, j’avais envie de vous montrer un pays fabuleux, les Etats Unis. Un pays fabuleux certes, mais qui n’a rien à voir avec l’image que le touriste de base s’en fait. C’est un pays pauvre que j’ai à nouveau visité, pour la 9 éme fois. Le Sud est désolé et baigne dans un excés de religiosité très malsain. La fameuse church belt, la ceinture d’églises.
Vous y traversez des petites villes et villages abandonnés par l’Etat, abandonnés par les politiques. Les maisons sont souvent des taudis, mais au milieu de tout cela, trônent partout des églises flambant neuves. Baptistes, évangélistes, luthériennes, anglicanes, méthodistes etc. Autant de courants religieux dont l’apparat, l’éclat et l’opulence sont une provocation à la pauvreté alentour. Pourtant, ce sont les pauvres des environs qui financent. Incompréhensible pour l’humain que je suis et qui pense d’abord à son prochain plutôt qu’à un homme invisible qui est censé nous protéger.
Soit !
Au-delà de ces considérations, la Route du Blues est un voyage dépaysant, de la musique et des rencontres incroyables. Cette route, je l’ai faite au départ de Chicago dans le sens inverse des premiers bluesmen. A l’époque, ils ont marché depuis le Delta du Mississippi le long des routes pour rejoindre le Nord et ses promesses de boulots bien payés, dans l’industrie notamment. Dans le Sud, il y avait la ségrégation, le racisme et surtout la crise de 1929 qui avait frappé encore plus durement, les pauvres étaient devenus encore plus misérables. Les chanteurs de blues avaient vraiment le blues.
Voici donc une bonne cinquantaine de photos pour revivre ce périple, mais d’abord, je vous présente enfin mon ‘Club des Cinq’.
Ici, à Sun Studio, Memphis. Là où Elvis a enregistré ses premiers titres. De gauche à droite : Romain qui a trouvé ‘la’ Wifi – Maxime, l’héritier – Le mec qui tient le micro vous le connaissez – Thierry, animateur de radio à Tahiti – Benoît, l’homme à lunettes.
Au sommet du plus grand immeuble de Chicago, sur une plaque de verre à 443 mètres au dessus du vide. Au début, on n’hésite un peu, d’autant que ça tremble. Ensuite, on hésite encore… puis on espère que le verre soit solide !
Devant Graceland à Memphis, la maison d’Elvis. Ce jour-là, le King était dans le jardin, enfin Thierry m’a dit l’avoir vu et Benoit a confirmé en me disant : -Oui, oui, il était dans son potager en train de manger des pissenlits par la racine !
Ici, avec Lucille, la célèbre guitare de BB King, devant son musée à Indianola.
Le muret de l’auberge de jeunesse de Chicago. Un muret sur lequel j’ai dormi un soir de…un soir ou le taxi a mis 2 heures à se pointer.
Notre mur Facebook, à La Nouvelle-Orleans.
A Pontiac, la ville des fresques murales.
The Windy city. La ville où le vent souffle en permanence, j’en étais décoiffé, voire même ébouriffé.
Seuls, ceux qui sont allés à Chicago ces dernières années comprendront peut-être ce que l’on voit sur cette photo.
Le Legend’s, le club d’une des figures les plus emblématiques du Blues, Buddy Guy.
Dans le Legend’s. Le vigile m’a demandé de ne pas prendre de photos, hum… Alors j’en ai pris une, puis une autre puis je suis mort.
A Chicago, ce qui a été la plus grande poste du monde. Aujourd’hui c’est une friche industrielle, sorte d’énorme verrue à deux pas du downtown. Un paquebot abandonné.
Mon pote Thierry, animateur de radio à Tahiti, devant ‘SON’ métro.
Mon autre pote Benoit, à quai, une fois !
Un théâtre au centre ville avec les fameux… embouteillages de Chicago !
La House of Blues, on y mange presque gratis… Une longue histoire que je ne peux pas raconter ici.
Un autocollant qui figure sur les portes d’entrée de tous les magasins et restos de Chicago. Un flingue barré de rouge qui indique que vous ne pouvez pas rentrer ici avec une arme.
A l’intérieur, sans mon flingue donc. J’avais quand même mon deux coups avec moi. Des fois, c’est même un quatre coups les grands jours.
A droite les épis de maïs sont en partie des parkings.
Escalier de secours et fenêtre condamnées. Le métro aérien, le fameux Loop est tellement bruyant que les immeubles donnant sur lui condamnent leurs fenêtres, c’est invivable.
Le chiffre 21 me suit partout.
Ils mangeaient sur un piano, pour moi ça veut dire beaucoup.
A 443 mètres au dessus du vide. C’est le pied !
Dernièrement, des politiques en Belgique avaient émis l’idée d’ouvrir des églises pour accueillir des réfugiés syriens. Un homme d’église belge avait réagi aussi sec pour dire que les maisons de Dieu n’étaient pas faites pour cela. La tolérance de ces intolérants en soutane a une limite ! Pourtant, il me semblait que la maison de Dieu était là justement pour les malheureux, apparemment non, un bon gros doigt dans le culte alors.
La photo que vous voyez ci-dessus, je l’ai prise à l’intérieur d’une église du downtown de Chicago, dedans il y avait une bonne dizaine de SDF sur les bancs, ils dormaient. A l’entrée un panneau indiquait qu’ils étaient les bienvenues et que l’église était faite pour eux. Enfin une parole religieuse divinement sympathique.
Presque le bar de Moe… à Pontiac Illinois.
La grande Arche à Saint Louis, elle symbolise le milieu des Etats-Unis, le passage entre l’Est et L’Ouest. Ici, nous quittons la célèbre Route 66.
Un ventilateur géant, là-bas aux Amériques ! Il faisait 40°C à l’ombre…quand il y avait de l’ombre.
Bentonia, Mississippi, une petite toute petite ville, comme abandonnée par la félicité.
Le chateau d’eau et la maison en bois ! (Tu saisis le jeu de mot ?)
Sur ce banc, il y a 112 ans, le blues est né à Tutwiler, Mississippi.
Un hôtel pas comme les autres à Clarksdale
L’intérieur de l’hôtel.
Le fameux Crossroads à Clarksdale. Là où le diable a appris à Robert Johnson le don de le guitare.
Un « monsieur », sur un canapé dans une rue de Clarksdale. Il nous a chanté du gospel et du blues, seul sur son canap’. Il nous a dit aussi comment Obama avait abandonné les noirs pour sauver les banques… A sa manière il nous a expliqué un certain déclin de cette Amérique.
Les 5 photos précédentes ont été prises à Memphis. Des friches industrielles, ici et là, en fait partout !
Sur les trois photos précédentes on voit l’intérieur et l’extérieur de Graceland, la bicoque à Elvis Presley.
Avec mon pote Thierry Hasard, animateur de radio à Tahiti. Et dire qu’il y a longtemps, très longtemps dans une lointaine galaxie, nous avons commencé à faire de la radio ensemble. Ici avec le micro dans lequel Elvis a enregistré That’s all right mama.
Depuis près de trois décennies, elle campe toute la journée sur le trottoir face au Lorraine motel pour qu’il cesse d’être un musée et devienne un centre pour les pauvres.
Lorraine motel, là où le 4 avril 1968 Martin Luther King a été assassiné.
Sur le Mississippi.
Il y a du monde au balcon sur Bourbon Street.
Et…sous le balcon… sous les paillettes, le décor est fissuré. « Putain ça penche, on voit le vide à travers les planches, » comme le chante Souchon.
Et voici quelques autres photos, à vous d’y mettre les légendes que vous voulez…
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