Mail à… Adèle !

Hello … Adèle, 

Je vais t’épargner tous les jeux de mots en français avec ton prénom. Je ne peux m’empêcher quand même d’imaginer la Une de certains journaux francophones le jour ou tu disparaitras : « Elle est morte Adèle ! »  Bon, rassure-toi, tu ne seras plus là pour lire ces conneries. Il faut reconnaître parfois qu’on en lit de bonnes dans les canards. En fait, pour être honnête avec toi Adèle ma belle (« … sont des mots qui vont très bien ensemble…« ) je voulais écrire à des journalistes aujourd’hui, mais … mais je suis tombé amoureux de toi cette semaine, je t’explique. 

25-le-3e-album-d-adele-a-inspire-ce-mashup

Tu n’es pas sans savoir qu’il y a eu des attentats ravageurs ces derniers 15 jours à Paris, au Mali, en Tunisie… Des centaines de morts innocents au nom de ce fameux homme invisible caché dans les nuages. D’ailleurs, comment fait-il pour se cacher à Tahiti où il n’y a aucun nuages à certains moments ? 

Anyway. A propos de ces tueries d’un autre temps, on nous dit que nous devons nous sentir coupables, nous pays capitalistes et colonialistes. Nous avons semé et maintenant nous récoltons. Que néni ! Je ne suis coupable de rien du tout. Est-ce que les jeunes allemands qui font du skate board dans les rues de Berlin ce matin ou qui iront à un concert ce soir sont responsables des saloperies des nazis ? Pour développer ma plaidoirie démontrant notre innocence il me faudrait plus de temps, et ce n’est pas l’objet de ce billet d’humeur aujourd’hui. Peut-être un autre jour. 

Adèle, excuse-moi une seconde… 

Je viens de regarder à nouveau une vidéo qui m’a émoustillé cette semaine, je t’en parle plus bas. Pour contraster avec la violence de ces derniers jours, je voulais juste t’écrire à toi. T’écrire des mots simples, gentils, charmants, mignons, affables, élégants même. Envie de regarder ‘someone like you’ dans les yeux en oubliant l’horreur et la bêtise. Dans cette chanson en 2011 justement, tu rendais hommage à la beauté de Paris. Etre à la terrasse d’un bar et commander un café et une mitraillette qu’on aurait dégustés tous les deux. 

cafe

Tu sais que la bêtise humaine est ce qu’il y a de pire finalement. Elle découle de l’ignorance. Enfin c’est mon avis, mais comme je juge avec ma propre intelligence, que certains prennent pour de la bêtise, je me trompe peut-être. Vas savoir ! Dans ‘ignorance’, il y a rance, rance comme les idées qui tournent en vase clos et qui sont reprises et formatées pour devenir des vérités. 

La bêtise, ah oui ! Ça me ramène à la presse de ces derniers jours. Une discorde de court de récréation entre journaleux français et belges. Est-ce que la Belgique est un repère de djihadistes ? Questionnaient d’une manière accusatrice les Bleu-Blanc-Rouge. Les Noir-Jaune-Rouge se sentant injustement attaqués ont répliqué par une salve de missiles cabalistiques démontrant que ces accusations venaient d’un pays qui était loin d’être infaillible et dont le premier parti était le FN. « Si tu m’embêtes encore, j’appelle mon père et il va te casser la gueule !  » Je pense que la plupart des ados que je connais ont déjà dépassé ce stade prépubère de règlements de comptes. On sent le grand journalisme, des Albert Londres sont en pleine éclosion un peu partout. 

Je me faisais la réflexion suivante : un journaliste (disons, ces journalistes là)  n’a donc pas plus de recul que ça ? Il écrit par réaction et non plus par réflexion. Pendant qu’il y a du feu et du sang, on trempe sa plume pour s’écrire et se répondre entre confères sur l’accessoire, le dérisoire. Ça sent la consanguinité tout ça et les idées rances. Ça sent la fin de règne. 

Adele-2015-2

Adèle, cette semaine en te voyant dans le Tonight Show de Jimmy Fallon aux Amériques, je t’ai trouvé belle, belle à tomber, belle à croquer (vidéo ci-dessous). D’une beauté simple et juste, sans les provocations inhérentes aux strings de tes collègues chanteuses. Si belle que j’avais envie de traverser l’Atlantique à la nage pour te rejoindre. Mais je nage mal, du coup je suis allé à la piscine.

Parfois, je suis assis dans l’obscurité, souhaitant que tu sois avec moi ici, Crazy for you. L’amour rend aveugle parait-il. C’est vrai qu’il nous empêche de voir la lâcheté, la trahison, le mensonge et la mythomanie derrière un joli sourire. Je pourrais te faire des chapitres là-dessus, mais tu en parles mieux que moi dans tes textes, de l’amour. J’aime beaucoup Hometown Glory que tu avais sorti sur ton premier album 19. Ça parle de ta mère, elle voulait que tu quittes Londres pour aller à l’université. Mais tu sentais que c’était à Londres que tout allait se passer, alors tu lui as écrit cette protest song en dix minutes. La protestation ! Ça fait longtemps que la presse a oublié la signification de ce mot. 

Eric Laforge 

PS : This is the end, Hold your breath and count to ten, Feel the earth move and then, Hear my heart burst again

La fameuse vidéo :